Soins Relationnels + Démocratie en santé
Mardi j'ai Géronto Saison 2024 ça commence demain !
Bienvenue dans la première édition de la newsletter Mardi j'ai Géronto.
Mardi j'ai Géronto, c'est la communauté apprenante des professionnels de la gérontologie. Je vous propose de nous retrouver les 1er et 3ème mardis du mois pour une conférence en direct sur un sujet clé de notre secteur.
Le but de cette newsletter est de faciliter l'échange d'informations sur les conférences (date, heures, lien, programme, appel à participation).
Pour rendre cette newsletter plus intéressante, je vous partagerai mes propres notes et résumés.
En ce qui concerne la fréquence, vous recevrez chaque mardi un mail, soit pour vous rappeler la conférence du jour, soit pour partager l'analyse de la précédente et annoncer la prochaine.
J'espère que cette newsletter vous sera utile. N'hésitez pas à interagir avec mes posts LinkedIn quand vous les croisez, ça reste le meilleur moyen de m'encourager à poursuivre ce projet et de me remercier pour le travail que cela représente.
Sur ce :
Demain à 12h15 se tiendra la première conférence de 2024.
Titre : Démocratie en santé. Game changer ou Bullshit ?
Intervenant : Benoit Godiard
Soins Relationnels - 5 choses à faire dès demain, par Emeline Kedadra
(voici mes notes de la conférence, il est possible que je n'aie pas scrupuleusement retranscrit les paroles ou la pensée de l'auteure)
Comment repenser et améliorer leur approche des soins aux personnes âgées grâce aux soins relationnels ?
La thèse de la conférence est la nécessité d'intégrer les dimensions émotionnelles, cognitives et relationnelles dans les soins. Et ce, malgré les contraintes de temps que l'on connaît tous. Cela consiste à opter pour une approche davantage centrée sur la personne, afin de tenir compte de ses besoins spécifiques et de sa situation unique. Cela ne demande pas forcément plus de temps, mais surtout en fait gagner beaucoup par la suite.
Quelques idées fortes :
Distinction entre soignant et patient :
L'importance de reconnaître que le soignant et le patient sont distincts, chacun avec ses propres besoins et perspectives.
Cela signifie que les soignants doivent être attentifs aux désirs réels des patients, plutôt qu'à leurs propres suppositions sur ce qui est le mieux pour eux.
Par exemple, une patiente exprimant le désir d'utiliser un fauteuil roulant, malgré les réticences initiales de l'équipe soignante qui y voyait un risque de perte d’indépendance, alors que c'était pour elle l’occasion de préserver cette indépendance vis-à-vis du personnel.
Attitude phénoménologique :
Développer une approche où chaque patient est vu comme unique, sans préjugés ni attentes basées sur des expériences antérieures.
Cela signifie traiter chaque interaction comme si c'était la première fois que le soignant rencontrait ce patient, permettant une écoute et une attention véritablement personnalisées.
Je ne fais pas de déduction sans discussion. Je cherche à comprendre les choses depuis son point de vue subjectif. Rationnaliser ne sert à rien.
Sécurité :
Accroître la capacité des soignants à accepter les décisions des patients, comme le refus de certains soins, est essentielle pour établir un environnement sûr et respectueux.
Le dire (ou le savoir) ne suffit pas.
Cela nécessite une confiance intérieure forte. La sécurité émotionnelle du soignant, c’est ce qui permet la prise de risque nécessaire à l’accompagnement.
Exemple : Une résidente refuse de prendre son traitement. Il a été décidé d’incorporer ses cachets dans le repas. Si je lui propose et qu’elle refuse, suis-je prêt à assumer ce refus ? Me sens-je suffisamment sûr pour assumer les conséquences d’un refus ?
Empathie :
Comprendre et identifier les émotions des patients est crucial, mais cela ne signifie pas nécessairement les partager.
L'empathie permet aux soignants de se connecter avec les patients sur un plan émotionnel, sans pour autant que cette émotion affecte nos propres émotions. (évidemment, ce n’est pas toujours faisable ni souhaitable)
Identifier l’émotion -> Comprendre l’émotion -> Faire avec cette émotion
Authenticité :
Carl Rogers utilise le concept de congruence.
Être authentique dans les interactions avec les patients est fondamental pour développer une relation de confiance (alliance thérapeutique), même si cela peut dans un premier temps sembler contre-productif (parce qu’on ne dit pas ce que le patient souhaite entendre).
Cela implique d'être sincère, honnête et cohérent entre ce qu’on pense et ce que l’on fait.
À retenir :
au-delà de la gestion physique des maladies et des incapacités, il est essentiel de reconnaître et de respecter les aspects psychologiques et relationnels des soins. Ce faisant, les soignants peuvent non seulement améliorer la qualité de vie de leurs patients, mais aussi enrichir leurs propres expériences professionnelles.
Chronos vs Kairos
Emeline a entamer son propos sur une discussion sur la notion de temps, j’ai mi un peu de temps à comprendre, mais j’ai trouver cette idée particulièrement intéressante. Et d’ailleurs j’en ai fait un post que voici :
(et ici en version complète : https://www.linkedin.com/posts/antoine-gérard_hier-jassistais-à-une-conférence-sur-les-activity-7143179252245417984-z8Ab?utm_source=share&utm_medium=member_desktop )
Si l’on est tous d’accord pour dire qu’il faut plus de relationnel dans les soins, nous sommes aussi d'accord pour dire que le temps nous manque.
Mais qu’est-ce vraiment que le temps ?
Le temps, « Chronos », c’est le temps qui passe, le temps que l’on mesure, qui nous permet d’estimer la durée d’un soin et de construire nos plannings.
Ce « Chronos » est le temps universel. C’est celui qui dirige nos vies actuellement.
Mais il existe un second temps. Le « Kairos ».
Le « Kairos », c’est le temps du moment opportun, du bon moment. C’est quand on a un créneau d’opportunité de faire quelque chose, qui n’existait pas avant et qui n’existera plus après.
C’est saisir une fenêtre pour créer une discussion avec la personne, être présent parce que c’est maintenant qu’elle en a le plus besoin, ou qu’on peut le mieux agir.
Et entrer dans une perspective de soin relationnel, c’est arrêter de regarder le temps « Chronos » pour adopter une perspective de temps « Kairos ».
Alors peut-être que tout cela vous paraît un peu ésotérique. À moi aussi, au début, puis j'ai fini par comprendre.
J'ai compris l’importance de changer la manière dont on perçoit le temps. Et d’être capable de laisser le « Chronos » de côté pour saisir le « Kairos ».
Et que c’est ainsi qu’on peut :
Accepter que l’autre soit différent de nous et l’accueillir ainsi.
Observer les choses depuis la subjectivité de l’autre plutôt que la nôtre.
Comprendre que si nous-mêmes sommes en insécurité psychologique, nous ne sommes pas en mesure d’accueillir l’émotion de l’autre.
Apprendre à faire avec l’émotion présente de l’autre plutôt que chercher à rester neutre.
Arrêter le temps pour s’observer en train de faire, et s’assurer de notre congruence (que nos actions soient en accord avec notre perception de nous-mêmes).
Merci d’avoir lu cette première édition de la newsletter.
Dites-moi ce que vous pensez de ce format.
Partagez cette newsletter à vos collègues svp
A demain pour la prochaine conférence : meet.google.com/vfn-wjwb-xyz
Antoine
PS : Bonne Année 2024 !
Bravo pour ce retour sur Substack. La newsletter étant LE média que je préfère pour fidéliser sa communauté, je ne peux que t’encourager à cultiver cette relation, même si les résultats s’apprécient sur le temps long...
Sur le fonds, tu as intérêt à présenter le projet autrement que comme le reminder de ta conf du jour ou le replay de la précédente. Ou sinon, faire un replay plus dynamique...
J’adore l’approche Chronos | Kairos qui est aussi un pilier de la stratégie pour les entrepreneurs. Ton zoom m’a rappelé un article : https://bigthink.com/business/master-greek-concepts-kairos-chronos-improve-business-timing/