« L’animation, c’est ce qu’on fait parce qu’on en a envie, pas parce qu’on en a besoin. »
[Notes de webinaires]
Bonjour,
La nouvelle saison des « Mardi, j’ai Géronto » est lancée.
Pour ouvrir le bal, j’ai invité Pauline Allain – animatrice depuis quinze ans, responsable Vie sociale et présidente du GAG (Groupement des Animateurs en Gérontologie) – à explorer un sujet brûlant :
Comment animer dans un environnement sous contraintes ?
Pas de replay ; voici donc l’essentiel, enrichi de pistes concrètes pour votre pratique.
5 idées fortes de l’intervention de Pauline
L’animation est un acte citoyen.
Elle garantit aux résidents le droit de participer à la vie de la cité. On ne crée pas des « loisirs » ; on défend la citoyenneté.L’animateur conçoit des systèmes, pas des plannings.
Sa mission : inventer des dispositifs qui font vivre le lien même quand il n’est pas là (implication d’autres professionnels, partenariats extérieurs, autonomie des résidents).Le binôme Animateur / Direction fait la différence.
Lorsqu’une direction porte la vie sociale comme axe stratégique, l’animation cesse d’être périphérique et devient structurante.Ouvrir l’établissement, c’est créer de la réciprocité.
Exemple : des résidents vont au théâtre avec des jeunes en service civique et paient eux-mêmes la place de leurs accompagnateurs. On passe de la sortie ponctuelle à la contribution sociale.Il faut sortir du « créneau animation » pour instaurer un véritable « quotidien social ».
L’animation ne remplit plus les trous laissés par le soin ; elle infuse chaque moment de la journée.
Nous avons également parlez de l’importance d’embarquer l’équipe dans ce que Pauline appelle le “quotidien sociale” (pour ne pas parler d’animation qui relève de la responsabilité de l’animateur). Cela a donnez lieu à d’intéressants échanges et nous permet d’aboutir à une sorte de liste des 10 leviers qu’on peut utiliser afin de mobiliser les soignants.
10 leviers pour embarquer l’équipe dans le « quotidien social »
Changez de vocabulaire.
Parlez de « temps relationnels » ou de « quotidien social ». Le mot « animation » peut effrayer ou sembler superficiel.Installez un “acte gratuit” dans le planning de soins.
Une heure par semaine où un soignant partage librement un café, une balade ou une partie de cartes avec un résident, sans autre objectif que la relation.Ouvrez vos événements à tous.
Abandonnez les catégories (« résidents », « familiales », « professionnels ») ; organisez des moments réellement mixtes pour décloisonner les rôles.Offrez à chaque professionnel son moment signature.
Une aide-soignante passionnée de jardin anime un atelier de semis ; un infirmier mélomane lance une écoute musicale. Chacun apporte sa compétence et sa passion.Faites des sorties en binôme soignant-animateur.
Les soignants découvrent les résidents hors des actes de soin ; la relation se transforme et rejaillit ensuite dans le quotidien.Affichez la culture de l’établissement.
Un slogan simple – par exemple : « Ici, on fait communauté » – rappelle à chacun la priorité donnée au lien.Créez un lieu de vie visible.
Un bar, un salon, une terrasse aménagée : un espace où l’on peut se rencontrer sans formalité, à toute heure.Introduisez un système de jetons.
Chaque résident dispose de jetons pour payer une boisson ou un snack ; il choisit, invite, offre. L’autonomie et la convivialité y gagnent.Valorisez systématiquement les succès.
Un soignant reste assister à un concert ? Une famille participe à un café partagé ? Faites-le savoir dans la réunion d’équipe ; la reconnaissance alimente la dynamique.Pensez “système” plutôt que recette miracle.
Analysez votre contexte, testez, ajustez. Les bons dispositifs sont ceux qui épousent la réalité locale et évoluent avec elle.
À ne pas manquer
Prochain « Mardi, j’ai Géronto » :
Mardi 17 juin, 12h15-13 h
Invitée : Béatrice Sorrieul
Thème : Conduire le changement : transformer une structure et ses équipes.
À bientôt pour continuer à penser la vieillesse autrement !
Antoine